UNE NUIT SUR ZEMMORA

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Le jour s'est assoupi sur Zemmora grisée.
Le soleil a cédé sa couche embrasée
À la lune, sa mie, venue le relayer.
À l'horizon vermeil, il semble rougeoyer,
Avant de s'éclipser vers d'autres continents,
Au firmament bruni, les cieux incontinent,
Ont salué la lune, aussitôt apparue,
Aussitôt escortée d'une étoile accourue,
Puis de dix, puis de cent, de myriades d'étoiles,
Que l'astre fascinant intercepte et dévoile.

La nuit s'est installée, langoureuse et suave,
La vie s'est fait mystère, abandon et dérive.
Le silence se glisse, complice et connivent,
Altéré seulement par un souffle de vent,
Le bruissement des feuilles, le frou-frou d'un insecte,
Le survol d'un rapace, une rumeur suspecte,
Le ululement sec de la hulotte en chasse,
La partition d'amour d'un crapaud qui coasse,
Le frôlement d'un chat à l'allure furtive,
Dans l'alanguissement d'une tiédeur lascive.

Sous la torpeur complice et calme de la nuit,
Quand le silence enfin, reconquiert sur le bruit
Les droits imprescriptibles qui lui furent octroyés,
Quand les astres étoilés, à nouveau déployés
Sous la voûte céleste, infiniment sereine,
Dansent le menuet, que la lune, leur reine,
Préside chaque soir, du haut du firmament,
C'est là que j'ai senti, sans doute obscurément,
La relativité de l'Homme, implacable,
Face au monde éternel et incommensurable.

194 - M.B - 10.10.1998
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