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Dans le petit matin flamboyant de l'été,
J'ai gravi ma forêt avec agilité,
Escaladant les roches, sautant les monticules,
Dopé par le soleil, l'ardente canicule,
Stimulé par l'attrait de belles découvertes,
Entraîné par mes pieds, véloces et alertes.
Que ma forêt est belle !
Le thym sur les versants poussait à volonté.
D'étranges religieuses, avec gracilité,
À l'ombre des sapins redressaient leurs cornettes
Sous le regard narquois d'immortelles en clochettes.
Quelques pommes de pin me laissaient apparaître
Leurs petits grains de znin à l'arôme sylvestre.
Que ma forêt est belle !
La chouette à ma vue cessait de hululer.
Le lièvre effarouché préférait détaler.
Le chacal retenait ses longs glapissements,
Du fond de sa tanière, pour m'épier sourdement.
L'aigle seul tournoyait au-dessus de ma tête,
Se rapprochant de moi en courbe centripète.
Que ma forêt est belle !
Un concert orchestrait la futaie ombragée :
Le chant du rossignol atteignait l'apogée.
Un grillon sifflotait et par intermittence,
Des frôlements discrets révélaient l'existence,
Au seuil d'un boqueteau, de petits mammifères
Tapis dans les feuillages d'énormes conifères.
Que ma forêt est belle !
Un peu avant midi, selon mon habitude,
Enivré par l'air pur et par la solitude,
Je déboulais les pentes, lancé à fond de train,
Sifflant pour m'étourdir, chantant avec entrain.
Par la chaleur torride, je m'avouais vaincu,
Pourtant, plus que jamais, je restais convaincu
Que ma forêt est belle.
243 - M.B - 08.04.2001
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