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Dans mon cœur enfiévré, ressurgit mon village,
Il s'anime et prend forme, mais ce n'est qu'un mirage
De ce passé brûlant, qui nage et qui surnage,
Témoignage d'un âge apporté par l'image.
« Est-ce le bruit du vent dans les eucalyptus,
Qui chasse à l'horizon quelque blanc cumulus ?
- C'est l'écho assourdi d'un spectacle forain,
Ravivant un moment de plaisir et d'entrain.
- N'est-ce point le tonnerre, qui gronde sourdement,
Précurseur de l'orage, inévitablement ?
- C'est une fantasia, et le bruit des pétards,
Sous le galop puissant des cavaliers fêtards.
- Est-ce une symphonie, dans l'air frais du matin,
De quelque concertiste, sur quelque clavecin ?
- C'est le chant des oiseaux, aux notes harmonieuses,
Qui célèbrent l'aurore, en mélopées joyeuses.
- Serait-ce un incendie, que tout ce rougeoiement,
Cette gerbe de flammes, qui pointe au firmament ?
- C'est le soleil couchant, à l'heure crépusculaire,
Qui largue à l'horizon son éclat somptuaire.»
De mon cœur enfiévré, s'éclipse mon village,
S'évanouit l'image et se tourne la page.
Le présent s'approprie le passé mis en cage,
Cependant qu'un nuage voile le paysage.
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